Détail d’une maison à Trou Poissons © Laurent Gode
À l’origine
La plaine côtière s’étend en Guyane de la mer à une vingtaine de kilomètres vers l’intérieur des terres. Elle est principalement constituée par des sédiments rejetés dans l’océan par l’Amazone au Brésil et déposés en Guyane par les courants marins.
Dans sa partie récente datant de 15 000 ans, les argiles fines accueillent des mangroves et des marais, alors que dans sa partie ancienne de plus de 100 000 ans les argiles ont été recouvertes par du sable provenant des fleuves guyanais : c’est sur ce sol argilo-sableux que l’on retrouve les savanes.
Les sols ne sont pas le seul facteur expliquant la formation des savanes. L’alternance d’épisodes climatiques froids et secs (les périodes glaciaires) et chauds et humides (les périodes interglaciaires) ont favorisé ou au contraire fait reculer les savanes.
Ainsi, lors des glaciations dites quaternaires, de 2,6 millions d’années à 12 000 ans avant notre ère, les savanes occupaient une large part de la Guyane et étaient traversées par une mégafaune aujourd’hui disparue comme des mastodontes et des paresseux géants. La période chaude et humide actuelle fait quant à elle lentement reculer les savanes en faveur de la forêt.
Une influence humaine
Le sol et le climat ne sont pas les seuls facteurs qui ont façonné les savanes. Le littoral accueille depuis longtemps une forte population humaine.
Des champs surélevés amérindiens aux activités de la petite habitation créole et à l’agriculture moderne, l’homme a travaillé ces paysages que ce soit en implantant des buttes, en y pratiquant une forme spécifique d’abattis ou en induisant des feux contrôlés pendant la saison sèche…
Le paysage, la faune et la flore que l’on peut y observer aujourd’hui sont ainsi le reflet d’actions conjointes de l’environnement et de l’homme.
