Suite à sa visite du Chemin des savanes (cf. ici), Gilles Clément nous laisse son témoignage et ses impressions retenues lors du parcours:
Le « Chemin des savanes » nous éclaire sur l’histoire méconnue des espaces non-boisés de Guyane.
Ces plages de lumière – immenses aux temps glaciaires – se sont amenuisées sous la pression forestière sans pour autant disparaître. Elle offrent une singulière biodiversité et un possible territoire de culture. Les amérindiens ont utilisé ces clairières ; leur activité en a maintenu l’ouverture sur la frange guyanaise en bordure de l’océan. Une partie de la savane se referme aujourd’hui. Une autre partie est utilisée en territoire agricole d’élevage.
Le « Chemin des savanes » nous révèle une grande mobilité des biotopes. Les anciens témoignent de ces changements de « paysages » qui modifient la ligne de côte, les espaces accessibles et les aires d’accueil à l’habitat humain. Cette lecture du territoire fait apparaître la nécessité d’envisager une mobilité des structures sédentaires et non l’installation de villes figées.
Le « Chemin des savanes » pose une question sur le terme même de durabilité, lui opposant celui d’adaptation aux possibles changements des conditions de vie. Ces constats de bons-sens offerts par les personnes interrogées sur les savanes (leurs lieux d’habitation), pointent sur la différence entre une clairière d’abattis en forêt et une clairière de culture ou d’élevage en lieux ouverts soumis aux aléas climatiques.
Si l’on estime que l’art de vivre demain doit s’accommoder d’un dialogue avec la nature et non se contenter d’une illusion de la maîtrise de la nature, alors le « Chemin des savanes » apparaît comme un référent à partir duquel peuvent se définir les projets du futur dans une telle région du monde.
Pour en savoir plus sur le Chemin des savanes c’est par ici.